LETTRE OUVERTE A MARYLIN (7)
LETTRE OUVERTE A MARYLIN
Gamine écervelée, naïve et authentique,
Enfant adultérine de ces femmes synthétiques
Qui font l’amour entr’elles sur de profonds sofas,
De toute ta candeur, tu cries et tu te bats.
Cendrillon de banlieue, colombine des drugstores,
Ballerine fragile aux chaussons brodés d’or,
Tu marches dans la ville, la tête dans des ports francs
Où mouillent des gondoles gréées de voiles d’argent.
Egérie de la faune qui peuple les pagodes
Où la sono vomit les chansons à la mode,
Tu rêves à des amours enfantines et ludiques
Tandis que te harcèlent de vieux messieurs lubriques.
Tes lèvres entr’ouvertes : douce blessure carmine,
Eclairent tendrement ton visage d’opaline.
Je bois aux commissures une larme furtive
Qui perle de tes yeux tournés vers d’autres rives.
Femelle évanescente, fragile et vulnérable,
Tu cotoies en riant des abîmes insondables.
Coryphée pathétique de mes ballets ringards,
Tu danses, magnifique dans ta robe de moire.
Cheveux bruns, encadrant un visage de mime,
Le regard traversé de lumières sublimes,
Chromo pour magazine, princesse des embruns,
Tu reposes immobile, au fond de ton écrin.
Ton corps d’adolescente, en sommeil léthargique,
Aspire à des plaisirs violents et sataniques.
Je joue les exorcistes, sur des chants grégoriens,
Je hurle sous ton balcon....Mais toi tu n’entends rien !
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