BREVES EN FOLIE : LE SEUL BLOG OU LE FOND PRIME SUR LA FORME

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PORQUE TE VAS (16)

 

  

 

 PORQUE TE VAS

 

 

 

 

 

 

  

Elle raffole, la folle, des farandoles, des olas,

Le feu impétueux de DE FALLA, elle l’a

Dans le corps, le jais luit et lui allume

la chevelure, son regard d’amadou se consume.

 

Elle joue jeux interdits sur des vihuelas sans âme,

Aux portes des bodegas que fréquentent les femmes

Qui balancent et qui tanguent entre leurs vies soumises

Et des rêves adultères qui les hantent et les grisent.

 

Elle vit des jours fragiles ponctués des remords

Qu’elle n’aura jamais et lorsqu’elle s’endort.

Elle franchit le miroir puis elle se débarrasse

Des pudeurs délicates qui lui servent de cuirasse.

 

Gamine d’ARANJUEZ déflorée à WOODSTOCK

Elle hurle des canticos matinées de Hard Rock,

Sous le regard bovin de quelques rastaquouères,

Qui sirotent en rottant de vieux portos amères.

 

Elle fume des DUCADOS au goût léger de menthe

Et la fumée l’entraîne en volutes planantes,

Dans la brume fragile des plages de MATARO

Et le sable s’attarde aux pores de sa peau.

 

Elle est belle, sensuelle et mon imaginaire enfante

des ferias décadentes où je la fais infante

De Saragosse, reine de CADAQUES, princesse catalane,

En des châteaux de sable saoulés de tramontane.

 

Elle vit des nuits câlines aux confins des mirages,

Elle fait l’amour au vent, au soleil, aux nuages,

Elle marche dans mes rêves en escarpins de verre

Ravive mes souvenirs  et détruit mes chimères.

 

Quand elle franchit les portes des cathédrales sombres

où se trémousse en nage une escouade d’ombres :

Gamines névrosées, peignées comme des sconses,

qui draguent des andalous venus tout droit du BRONX.

  

 

Son regard se colore de reflets d’améthyste,

Son ventre est agité de pulsions anarchistes,

Elle se met à swinguer dans une muletta,

Ivre de véroniques, de suertes, de faenas.

 

Carmencita gracile, fille d'EL CORDOBES,

Elle monte en amazone, des chevaux de kermesse,

Qui martèlent mes nuits du bruit de leurs sabots,

Dans un manège flou que hantent des taureaux.

 

Matamore languissant, armé de castagnettes,

Novillero timide, Picador d’opérette,

Je combats en son nom ces taureaux grabataires

Sur des plazzas minables flanquées de talanquères.

 

Elle feuillète l’avenir comme un livre d’images,

Dont elle déchire les pages de dépit et de rage

Et quand elle se retire dans ses souvenirs d’enfant

Son silence est si fort qu’il est assourdissant.

 

Elle boit de l’eau de vie à petites gorgées,

Dans des verres de carton au BARCELONE Café

Fragile, timide et douce, quelque part vulnérable,

Elle est belle, émouvante, désirable, implacable.

 

Quand elle murmure : Porque te vas ?

 

 



05/03/2012
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