BREVES EN FOLIE : LE SEUL BLOG OU LE FOND PRIME SUR LA FORME

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OVERBOOKING (29)

 

 

 

 

 

LE SYNDROME DE L'URTICAIRE

(30)

 

 


MEETING DE CLERMONT-FERRAND

 

(SUITE)

 

Nous en avons parlé dans un chapitre précédent, le ZEN, l’originalité, la contestation et le je-m’en-foutisme étaient plutôt mal vus côté cour, on les détestait viscéralement et on ne manquait pas une occasion de les fustiger.

Côté cour, on était d’abord et avant tout UP TO DATE, OFFENSIF et AWARE.

 

 


Entre deux séances de BRAINSTORMING, ces "Technocrates" paradaient bien entendu au FRONT-OFFICE en parcourant d’un œil distrait le WALL STREET Journal,   à l'affût du moindre bruissement de rumeur échappé des alcôves du POUVOIR .


Pendant ce temps la piétaille croupissait au «BACK-OFFICE » dans la banque d’en bas où elle décomptait patiemment ses jours de RTT.

Si dans ces fameux BACK-OFFICES de province où vous étiez parqués, il vous arrivait "exceptionnellement bien sûr", d’être débordés, rassurez vous et dites vous qu'en haut de la pyramide, on était vachement SURBOOKES et OVERBOOKES, avec beaucoup de classe et de panache évidemment.

 

Le SURBOOKING, il faut le savoir est une maladie génétique particulièrement contagieuse qui frappait et frappe encore, essentiellement le cadre de haut niveau.

Les recherches menées ici ou là pour tenter de comprendre et d’enrayer cette "pandémie" n'ont encore rien  donné, on s’en doute un peu.


Il faut quand même savoir que cette affection pathogène est comme nous le disions plus haut, très contagieuse et qu’elle frappe à partir d’un certain niveau de responsabilité.

Par conséquent vous qui erriez dans la mouvance du Back-Office, vous dont les gènes du labeur s'étaient atrophiés au fil de carrières incroyablement linéaires, vous ne connaîtriez jamais cette montée d’adrénaline qui confine à la jouissance et qui envahit le cadre de haut niveau en période de surbooking.

 

On a les fatigues qu’on mérite et qu’on génère !

 

Dites vous bien que malgré tous vos efforts, vous passiez forcément pour des  HAS-BEEN et des demeurés aux yeux de cette élite, comment pouvait-il en être autrement puisque vous n’aviez pas dans votre paquetage génétique, le gène de la finance.

Pour étayer ce qui précède voici un bel exemple repéré parmi d'autres extraits de la revue DIALOGUE (revue de l’entreprise BNP et organe de propagande) qui présentait photos à l'appui, les visages épanouis, rougeauds et couperosés de deux personnages sévissant dans notre établissement avec cette légende :

Messieurs Etienne RONZIER-LATOUR et Gonzague DUBOSC-LAPANURE 

"CO-HEADS" de la Cellule de recouvrement des créances perdues de vue, ont rencontré leurs homologues . . etc etc  (Fin de citation).

Evidemment, dans votre langage de gougnafier de sous-préfecture, vous auriez appelés ces deux pèlerins :

 

 


 

    CO-DIRECTEURS ou Co-RESPONSABLES et bien vous auriez eu tout faux !

 

Tout au long de cette réunion oecuménique, on vous l'avait rabâché : Les choses allaient bouger : Vous auriez désormais de vrais MANAGERS de chez Coué, bourrés de suffisance pour vous parrainer, vous chaperonner, guider vos pas, entretenir une flamme vacillante et vous redonner la foi en la Banque au cas où vous seriez victime d'une crise existentielle qui vous ferait hurler dans les couloirs : " J'en ai marre de ce bordel et de tous ces cons !".

 

Autre évolution capitale qui s'amorçait et qu’on ne peut passer sous silence : métamorphosés d’un coup de baguette magique, les Commerciaux qu’on appelait Exploitants ne feraient plus des affaires comme au bon vieux temps mais du BUSINESS.

On allait vivre désormais dangereusement et être en phase avec l'époque.

Si les affaires rimaient dangereusement avec louche, on allait voir ce qu'on allait voir :   BUSINESS rimerait allègrement avec juteux.

 

Chez ces planificateurs qui nous administraient au sens religieux du terme, Les ITEMS remplacèrent les processus, les PROCESS ravalèrent les procédures au rang de « MESURETTES » inefficaces et les années furent arbitrairement divisées en « QUADRIMESTRES »  (Revue PÔLE Position juillet 2001).

 

Dans ce microcosme des discoureurs de fond, comme dans la mode, on se gargarisait de TENDANCES et d’expressions convenues qu'on resservait à l'envi à des auditoires qui feignaient de les boire comme du petit lait, servilité oblige.


Autre tendance très tendance qu'il faut souligner : S'il arrivait qu'on fasse venir de la Capitale par avion  une dame patronnesse du sérail ou un jeune loup formaté E.S.C pour prendre la parole cinq minutes et distiller quelques banalités comme c'était le cas en ce jour de septembre 2000 à CLERMONT-FERRAND, on les présentait à l'auditoire avec beaucoup d’emphase en déclinant patronyme et matronyme.

Cette propension à accoler patronyme, matronyme ou particule est il faut le souligner très IN et récurrente chez ces précieux ridicules.


Tout ce petit monde éprouvait bien évidemment le petit bonheur incommensurable d’appartenir à la même tribu, au même clan, à la même caste, il  vous le faisait savoir et vous le serinait.

On se tutoyait allègrement dans une ambiance de pseudo-cordialité, comme si on avait gardé les cochons ensemble, dans le Périgord noir.

Quoiqu'il en soit, Henry de toute sa longue carrière n'avait jamais assisté à une telle concentration de "People" : Emilie GODEFRIN LA MOULE JOLIVET, Charles Henri RIEU DESPINOIS, Prosper LAVASTRE JONQUET, Gaétan PIQUEFEU ROSIERE LANGLOYS, Clarisse GABELLE DE COURSON pour ne citer que les plus représentatifs.

Face à ces "People"  bien nés, les Ginette FION, Robert DURAND, Béatrice DEGAT, Marcel GODIVEAU, Gérard LEGROS et Henry PLOTTER avaient l'air de de culs terreux débarqués de la Haute Loire quand on on fit l'appel des participants. 

 

En définitive et pour résumer en quelques lignes ce show hollywoodien : Quatre heures de banalités et de lieux communs assénés à jet continu, soulignés à gros traits par quelques saynètes dignes du théâtre aux armées et du club DOROTHEE, voilà ce que proposait la BNPPARIBAS en ce matin de septembre à un parterre composé pour l’essentiel de cadres éminents d’âge respectable, parterre à l’intérieur duquel quelques sous-fifres (dont l'auteur de ces lignes) avaient la très nette impression d’être victimes d’une erreur de CASTING.

 

Quatre heures pour expliquer laborieusement ce que le premier imbécile venu eut été capable de comprendre en quatre secondes :les onze engagements de la BNP.


Fallait-il en rire ou en pleurer quand on connaissait l'envers du décor et les conditions de travail qui étaient le lot quotidien des femmes et des hommes de terrain !

 

 

 


(A SUIVRE) 



23/01/2012
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