BREVES EN FOLIE : LE SEUL BLOG OU LE FOND PRIME SUR LA FORME

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PETITE CHANSON DE MARIN (15)

 

 PETITE CHANSON DE MARIN

 


 

 

 

 

  


C’est une chanson à boire écrite en quelques verres,

Sur le zinc délavé d’un bar du Finistère.

Ses héros sont fictifs et toute ressemblance,

Avec des autochtones serait coïncidence.

 

 

 


Quand Maurin le marin rencontra Maria,

Elle était dame-pipi dans un bouge d'Etretat,

Il avait la prostate, elle avait de gros seins

Et un arrière grand-père, recteur sur l'île de Sein.

 

 

 

Touché par la détresse qu'il lisait dans ses yeux,

Il l'envoya en cure quinze jours à l'île d'Yeu

puis il se retira du côté de Bréhat,

Pour régulariser le flux de son méat.

 

Quand ils furent guéris de leurs maux respectifs,

Ils embarquèrent tous deux sur un rafiot poussif.

Pour traquer sans relâche les limandes et les soles,

Vendues à la sauvette au marché de Paimpol.

 

Ils se marièrent en Août en l’église d’Etretat,

Elle avait revêtu sa robe de taffetas.

Il lui glissa au doigt la bague de l’île de Ré,

Gagnée par souscription à un hebdo Télé.

 

Les jours et les semaines s’écoulèrent ainsi :

Le MAURIN au chalut, la MARIA au châlit,

Mitonnant sans relâche à son beau capitaine

Des plats à dessaler la plus niaise des murènes.

                                

Elle mariait consciencieuse, la morue aux morilles,

Le mérou au mouron, la crevette aux lentilles,

La sardine au pistou, le pinot au merlu,

Le maquereau au vin blanc et la bière au hotu

 

Un jour qu’elle se tenait radieuse à la poupe,

Elle tomba à la mer, fut happée par un poulpe,

Disparut dans l’eau glauque, au tréfonds des abysses

Et fut dévorée crue par un banc d’écrevisses.


Le Maurin fut marri de la mort de sa mie

Il trouva du boulot dans une conserverie

Trucidant des homards à longueur de journée,

Dépiautant des maquereaux, des sars, des encornets.

 

Alors qu’il éventrait un énorme tourteau,

La bête régurgita en hoquetant l’anneau

Qu’arborait la promise le jour des épousailles

Et qu’il traînait depuis dans ses grasses entrailles.

                               

MAURIN fut bouleversé par la sainte relique

Que lui restituait, un hasard diabolique.

Il jura de toujours vénérer ce bijou,

Qu’il porte désormais accroché à son cou.

 

Traumatisé depuis par un tel cataclysme,

Il souffre le pauvre hère de crises de priapisme

Et se terre dans un squat du côté de Lorient.

Pour oublier Maria, il fume des harengs.

 

                                              

 



26/02/2012
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