BREVES EN FOLIE : LE SEUL BLOG OU LE FOND PRIME SUR LA FORME

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PUSHING ATTITUDE (29)

 LE SYNDROME DE L'URTICAIRE

(29)


 

IMPRESSIONS DE REUNION

(Clermont - Ferrand)

WONDERFUL WORDS

IN A WONDERFUL WORLD !

 

 

 

 

Dans les officines parisiennes où l'on se sustentait goulûment en pratiquant le BRAINSTORMING et la PROSPECTIVE, on redécouvrit subitement, avec émerveillement et délice que la terre était ronde, que le fil pouvait couper le beurre et qu'on avait des clients.


Partant de ce constat extraordinaire, il fut décidé et entériné en haut lieu que ces clients qu’on chérirait très fort désormais, seraient accueillis à bras ouverts, en fanfare, avec tapis rouge, extrême onction et plus si affinités électives et financières.

Pour que ces élans de tendresse ne restent pas que des vœux pieux, lettre morte et s’appliquent Illico Presto, tout fut écrit en clair, noir sur blanc dans une espèce de CHARTE déclinée en 11 engagements totalement originaux : un texte aussi poignant et consensuel que le nouveau testament, les dix commandements, la constitution de la 5ème République et la déclaration des droits de l'homme réunis. 


Bref, à en croire les augures, les énarques et nos maîtres à penser, Le bonheur serait désormais dans le pré et le commerce florissant à la BNP.

Rétrospectivement,  il faut croire qu’on manquait singulièrement d’inspiration chez nos grands gourous de la communication.

Comment ces gens dont on se plaisait à vanter les pedigrees d’intellectuels et l’imagination créatrice, avaient ils pu impunément après avoir revisité avec le talent qu’on sait, le logo qualité de laBNPPARIBAS, pondre une telle charte ?


Franchement, est-ce que vous connaissez beaucoup de clients qui accepteraient d’être reçus comme des chiens dans un jeu de quilles, qui apprécieraient qu’on renvoie sans cesse aux calendes grecques une demande d’autorisation de découvert, qu’on diffère la réponse à une question technique, qu’on bâcle une simulation de crédit les concernant, qu’on enterre une recherche ou qu’on enfouisse au fond d’un tiroir leur demande de prêt bref qu’on les traite comme de vulgaires gougnafiers  à un guichet de la Sécu . .   NON vous n’en connaissez pas, moi non plus !


Il faut être sérieux !

  

Tous les participants à cette réunion attendirent en vain qu’on leur précise où se  trouvaient l’originalité et la novation dans cette accumulation d’évidences et dans ce remake sirupeux du contrat de confiance de chez DARTY.


Ce qui ressortait en fait de toute cette gesticulation médiatique qui coûtait « bonbon » en temps et en pesetas, c’est qu’au nom de la divine communication, de la sainte concurrence et de la formation on venait de rajeunir de vieux poncifs éculés en se persuadant très fort qu’on innovait. On réorchestrait une vieille ritournelle d'Yvette Horner avec des rythmes techno.


C’est vrai qu’on aimait s’écouter parler dans ce landernau de décideurs et qu’on adorait sous le couvert d’une pédagogie soi-disant d'avant-garde, délivrer des messages codés et nébuleux à des subordonnés considérés forcément comme « sous-doués » puisque subalternes.

Le fouillis du langage technocratique et les anglicismes dont se délectaient ces messieurs avait malgré tout, bien du mal à masquer la banalité de leur discours.

Les habits de tribun étaient visiblement trop grands pour ces prêcheurs de pacotille adeptes de la langue de bois qui  pataugeaient dans la redondance, la vacuité et se fourvoyaient dans une syntaxe approximative du propos.


Ils régurgitaient à longueur de prêche, des phrases alambiquées et des expressions TENDANCE glanées ici ou là, à l'occasion des conventions lambrissées qu'ils écumaient à longueur d'année.

 

Si vous ne vouliez pas être irrémédiablement largué par ce peloton de cracks en col blanc, marathoniens du verbiage et grands défonceurs de portes ouvertes, si vous ne vouliez pas être déconsidéré et laissé pour compte,  vous aviez intérêt à être PUSHING (1) dans votre comportement et à adopter cela va de soi, des POSTURES essentiellement OFFENSIVES (1) . . .

Si vous vous contentiez de faire votre travail avec beaucoup de passion, de conscience professionnelle, de pugnacité, d'abnégation et d’assiduité,  en respectant la déontologie, vous vous exposiez aux pires déconvenues.


Ces archaïsmes de comportement qui vous animaient jusqu’à présent devenaient subitement intolérables dans un groupe de renommée planétaire qui avait fait de la PUSHING ATTITUDE (1), son credo, sa bible et son coran.


Pour être dans le coup et par contrecoup PUSHING, on pratiquerait dorénavant du nord au sud et de l'est à l'ouest le ONE SHOT (1) tout en adoptant de belles POSTURES dynamiques et offensives qui remplaceraient avantageusement les ATTITUDES ringardes de HAS-BEEN en vigueur jusqu'à présent  (1).

 


On IMPACTERAIT (1) à tout va et on se ferait naturellement IMPACTER(1) en retour. Comme un sémaphore, on recevrait et on émettrait des SIGNAUX FORTS (1), on metrait en place des PROCESS ambitieux (1) générateurs de résultats COSMETIQUES (1).

 

Ce HARD BRAIN WORKING (1) éreintant et usant, vous vous en doutez, n’empêcherait pas cela va de soi de respecter scrupuleusement un certain nombre de FONDAMENTAUX (1) : Désormais on veillerait jalousement sur les BENCH MARKS (1) qui sont aux ITEMS (1) ce qu'un néologisme ou une litote sont à une allocution de manager.

  

(1) Panel D’EXPRESSIONS SAVANTES employées à dessein par l’orateur et destinées à éblouir l'auditoire. (Authentique).

 

(A SUIVRE)

 

 


PROCHAINEMENT SUR VOTRE ECRAN :

LES 11 ENGAGEMENTS DE LA BNPPARIBAS



22/01/2012
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