BREVES EN FOLIE : LE SEUL BLOG OU LE FOND PRIME SUR LA FORME

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QUERELLES INTESTINES (27)

 

LE SYNDROME DE L'URTICAIRE

(27) 

 

  

 

QUERELLES INTESTINES

 

 

Mlle Philomène TRUPHEMUS est une nonagénaire dont la silhouette est aussi grêle que son intestin.


Tous ceux qui s’offusqueraient ou s’étonneraient de ce raccourci scatologique comprendront et admettront sa hardiesse en lisant ce qui suit et qui est parfaitement authentique !

 

Mlle TRUPHEMUS possède un compartiment de coffre qu’elle loue à l’année comme on loue une villa à Arcachon, à Antibes ou à St Jean Cap Ferrat, il représente en quelque sorte, son «AILLEURS», sa résidence secondaire, son cabanon sous les branches de sassafras, elle le visite régulièrement, comme on rend visite à un ami très cher et se recueille un log moment devant ce pseudo tabernacle.

 

Elle s’habille sans outrance. Vêtue, été comme hiver d’un manteau grenat, elle est coiffée d’un chapeau de Skaï noir fripé qui évoque irrésistiblement un sac poubelle.

Elle rappelle à la fois, le vautour du GUATEMALA dont elle a hérité le profil anguleux et la célèbre autruche de PAPOUASIE à laquelle elle paraît avoir emprunté la démarche sautillante.

Elle ne mesure guère plus d’un mètre trente, son poids ne doit guère excéder 35 kilos, harnachement compris.

 Si l’on considère le ratio TAILLE/POIDS sur LE VOLUME par la SURFACE AU SOL, nous avons sans conteste affaire à l’archétype de la rosière ascétique et vertueuse modèle 1870.

Ses jambes qui sont si maigres qu’elles paraissent avoir été taillées dans des brancards de pousse-pousse, sont gainées de bas en toile de jute qui tire-bouchonnent d’une manière disgracieuse.

Son nez aquilin semble plonger vers son menton et son menton tend à fuir une mâchoire inférieure dépourvue de dents.

 

Henry qui descend dans la salle des coffres pour y ranger comme chaque soir, le contenu de sa caisse et ses petites affaires a reconnu immédiatement sa silhouette bancale et voûtée de petit Quasimodo, il s’efface par politesse pour lui céder le passage dans les escaliers.

Elle semble particulièrement pressée de sortir et c’est en ahanant, qu’elle franchit les quelques marches qui la séparent du hall.

 

A ce stade de l’anecdote, un aparté s’impose :

 

A l’instar de M. SCHMOLL, Mlle TRUPHEMUS a de sérieux problèmes digestifs et son abdomen de rosière est le théâtre agité de querelles intestines !

Elle souffre semble-t-il du syndrome du bouchon bien connu des constipés chroniques et pour d’autres raisons plus circonstancielles par Bison Futé.

Ce serait somme toute purement anecdotique si ce barrage naturel qui obstruait l’anus de Philomène depuis trois semaines, n’avait cédé au moment où elle s’accroupissait pour refermer la porte de son compartiment de coffre, en libérant une énergie qui pour être résiduelle n’en était pas moins considérable !

 

Henry vient tout à coup de réaliser, en pénétrant dans la salle forte qu’une catastrophe écologique vient de se produire à côté de laquelle le naufrage de l’Exxon Valdès n’était, toutes proportions gardées, qu’une aimable péripétie.

Visiblement, il y avait de la pression !


L’un des murs est crépi sur une vingtaine de centimètres et la plinthe ruisselle de dégoulinades verdâtres qui ne sont pas sans rappeler les feuilles d’acanthe des bas-reliefs corinthiens. (1)

Il règne une odeur pestilentielle.

Henry bloque sa respiration, se précipite vers son vestiaire, saisit son imperméable, grimpe les escaliers quatre à quatre, traverse le hall en courant et se précipite dans la rue pour reprendre enfin son souffle.

Il est dix-huit heures.

Il fait de plus en plus froid !

 

« LE CIEL EST TRISTE ET BEAU COMME UN GRAND REPOSOIR »

 

(1) Anecdote absolument authentique vécue par l’auteur.

 

(A SUIVRE)

 

 



18/01/2012
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