WATTMAN BLUES (18)
WATTMAN BLUES
Un fleuve impétueux de têtes qui dodelinent
Remonte la GRAND RUE et les rails se déclinent
de SOLAURE à CARNOT, rectilignes, luisants.
Le WATTMAN fait ses courses sur un circuit d’argent.
La ville s’abandonne en images fugaces
Au Prince des boggies, superman du ballast.
Il dévale en chantant au rythme des BOOGIES
Que distille la radio, calée sur NOSTALGIE,
Les HIGHWAYS de ferraille. Son tramway déambule
De station en station, la cloche tintinnabule
Boutant hors des traverses, le chaland égaré
Qui lève les bras au ciel d’un air désespéré.
Il emmène en croisière les abonnés du stress,
Ils embarquent à BELLEVUE, descendent à JAURES,
Se pressent à DORIAN, l’interpellent à CARNOT,
Font escale à BERGSON, débarquent à MARENGO.
Le BUZZER nasillard qui condamne les portes,
Libère la cohorte des LOLITAS accortes
Qui s’égayent en riant et présentent leur PASS
Au contrôleur qui joue les limiers perspicaces.
Le WATTMAN a le blues, le soir dans son cockpit,
Le ciel qui vire au pourpre déjà le précipite
Un peu plus vers la nuit et ses ombres furtives.
C’est le temps de l’angoisse, de toutes les dérives
La caténaire accroche des étincelles bleutées
Aux câbles qui innervent le ciel de son RAILWAY.
Ces étoiles fugitives balisent sa voie lactée
Le Wattman est en cage au nom de FARADAY
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 10 autres membres