BREVES EN FOLIE : LE SEUL BLOG OU LE FOND PRIME SUR LA FORME

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FAUX-CUL (20)

 

LE SYNDROME DE L'URTICAIRE

(20)

 

 

 

 

 

JE SUIS HYPOCRITE ET

FAUX-CUL

 

Dans le genre je suis hypocrite et j'assume, il vous faudra feindre et boire comme s’il s’agissait d’un nectar sublime, les tirades confuses et nébuleuses qu’on ne manquera pas un jour ou l’autre de vous débiter dans ces brainstormings inconsistants qui sont tant prisées par le gotha des fayots congénitaux.


Vous les reconnaîtrez facilement, ils sont assis au premier rang, ils sont les seuls à prendre une multitude de notes sur de grands blocs Héraclès alors que le dernier des crétins arriverait à saisir et mémoriser même avec un pour cent de ses neurones activés le sens « profond » et la portée du discours de l’orateur.


Ils posent également des questions dont la pertinence échappe à tout le monde sauf à eux évidemment. Contrairement à vous, ils se prennent au sérieux, se croient investis d’une mission divine. Ils s'attardent, ridicules petits courtisans endimanchés, dans le sillage des pontes comme des lévriers afghans en quête de caresses et d'un os à ronger.

 

N’oubliez  pas que si vous avez décidé pour la circonstance d’endosser les oripeaux de "faux-cul" dont ils s’affublent, vous devrez féliciter chaleureusement à la pause café le pseudo tribun qui vient de vous parler pendant deux heures des brillants résultats de la BNP et le complimenter pour la concision et la clarté de ses élucubrations.

Vous solliciterez également de sa part des explications complémentaires dont vous vous fichez éperdument. 


C’est donc à l’occasion des séminaires ou des réunions auxquels vous serez certainement convié au moins une fois dans votre carrière, en vertu des principes qui régissent les probabilités, qu’il faudra déployer vos talents cachés de simulateur et de lèche-cul.

Vous devrez impérativement afficher un dynamisme de façade et vous comporter comme si ces journées de formation qu’on vous octroie généreusement étaient les plus beaux jours de votre vie.


A l’instar de ces petits cadres patelins dont nous parlions plus haut, vous n’hésiterez pas lors de ces grandes messes pontificales, à prendre une multitude de notes, de croquis et à produire lors de vos interventions, des diagrammes et des statistiques que vous aurez collectés ici et là dans la presse financière.

Vous éviterez naturellement, de vous faire remarquer par une contestation tous azimuts : interdiction absolue de dénigrer les produits maison.

Vous ferez répéter l’orateur, en lui signalant d’un air contrit que vous éprouvez quelques difficultés à suivre les cheminements de sa pensée. Il se sentira conforté dans le complexe de supériorité qu’il possède invariablement vis à vis de vous qu’il considère comme un crétin dégénéré.

Vous abonderez systématiquement dans son sens, il vous en sera fortement reconnaissant et vous offrira une limonade à l’entracte. Ce sera l’occasion rêvée de le féliciter pour son charisme.

 

En un mot et quoiqu'il vous en coûte, vous serez bon public !

  

 

 

QUELQUES CONSEILS

TECHNIQUES A L’USAGE

 DES

PARTICIPANTS A UN SEMINAIRE.

 

 

C’est le moment de sortir de la naphtaline où il reposait soigneusement rangé, votre costume de mariage de chez ZARA.

Songez un peu, que vous allez rencontrer pour la première fois depuis quatre ans qu’il est arrivé à Saint Etienne, le chef de Groupe en chair et en os.

Habitué qu’il est à côtoyer dans les réunions mondaines, les élites du commerce, de l’industrie et de la finance, vous êtes pour lui d’une transparence et d'une insignifiance absolues.

 

Il faudra pourtant qu’il vous remarque.


Si vous avez une tête de premier de la classe : Pâlichon et diaphane, le cheveu ras et que vous portez ces lunettes d’écaille à verre épais qui donnent aux presbytes les plus éteints une sublime lueur d’intelligence, vous aurez par rapport à vos collègues BABA COOLS boutonneux et chevelus, vieux beaux du terroir qui sont la majorité, toutes les chances d’attirer son auguste attention.

Munissez vous d’un attaché-case car cet ustensile en peau de vache, c’est bien connu dans le secteur tertiaire, transcende et magnifie tout  employé de banque qui se respecte.

N’oubliez surtout pas de revêtir votre habit de lumière : le célèbre costume trois pièces gris chiné dont nous parlions plus haut.

 

Installez vous naturellement au premier rang de l’assemblée, étalez négligemment  bien en évidence, devant vous, quelques vieilles revues économiques de langue anglaise que vous aurez glanées ici ou là.

Vous ne comprenez pas l’Anglais ? Aucune importance car en vertu du fameux complexe de supériorité évoqué plus haut, vos supérieurs les bien nommés qui ne le comprennent pas plus que vous, n’oseront pas vous demander la traduction d’un article de fond, de peur de passer pour des andouilles.


La veille de la réunion,  garnissez soigneusement votre précieux « Baise En Ville » de fiches de synthèse, de statistiques, de coupures de presse en tous genres et de quelques listings informatiques. Ayez également à portée de main, quelques dossiers sensibles issus de votre Fonds de Commerce, ils vous serviront notamment à battre en brèche les idées reçues et arguments oiseux que développeront forcément vos collègues en panne d’imagination et à étayer l’argumentaire pro-maison que vous ne manquerez pas d’exposer brillamment le moment venu.


Le caractère soporifique de ces réunions oecuméniques n’étant plus à démontrer, vos collègues les moins résistants vont évidemment se mettre  à  bailler comme des carpes et à éructer les uns après les autres comme des porcs repus.

Contrairement à eux, vous vous efforcerez de rester très digne et concentré même si vos paupières clignotent, palpitent et  se font de plus en plus lourdes.

Physiologiquement c’est inéluctable, vous sentirez  lentement tout votre corps se liquéfier, s'engourdir et se tétaniser.

 


Quand vous aurez la certitude que vous glissez inexorablement  vers les abysses d'un coma profond et risquez d’atteindre un point de non-retour, posez à l’orateur, une question technique complexe qui ne manquera pas de le mettre dans l’embarras, il sera obligé pour ne pas perdre la face, de décréter une pause d’une demi-heure qui vous permettra de récupérer.

 

 

(A SUIVRE) 



09/01/2012
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