BREVES EN FOLIE : LE SEUL BLOG OU LE FOND PRIME SUR LA FORME

 LE SYNDROME DE L'URTICAIRE (8)

LE FONDS DE COMMERCE (SUITE)

En gestionnaire avisé dont le goût pour le commerce et les affaires est inversement proportionnel à son allergie au boulot, Henry programme à intervalles réguliers, des opérations coup de poing destinées à valoriser et promouvoir certains produits relativement simples qu’il maîtrise par conséquent assez bien.

Il imagine pour la grande joie de ses collègues, des slogans que ne renierait pas une Agence de PUB mais qu’une hiérarchie frileuse, traditionaliste et imperméable à son humour, rejette systématiquement avec dégoût :

QUELQUES EXEMPLES :

« P.E.P S.I !     P.E.R NO ! » (1)

« Vous avez toujours rêvé de braquer une Banque ! Avec le PRÊT-EPARGNE BNP, TIREZ A VUE sur votre BANQUIER ! »

PRÊT EPARGNE BNP !   

(1) Une grande opération eut lieu qui visait à substituer au Plan d’Epargne Retraite (P.E.R), le Plan d’Epargne Populaire (P.E.P) d’où ce slogan kitsch qui fut jugé quelque peu provocateur par la hiérarchie.

« L’ABBE N.P : LE CULTE DU DENIER !  Ou la version Vatican II de « Votre argent m’intéresse ».

Si elle avait existé à son époque, il aurait pu écrire au sujet de la désormais célèbre réserve PROVISIO (Crédit revolving), ce slogan ravageur :

« PROVISIO ! Votre compagnon d’infortune ! »

Il est donc obligé, ses propres arguments publicitaires confisqués et mis en quarantaine, de se plier aux injonctions du haut commandement :

Il faut vendre des salades, un point c’est tout.

Objectivement et rétrospectivement, il faut bien le constater, pas un seul des clients qui sont passés sous ses fourches caudines n’a dénoncé ses méthodes de vente que les COMMERCIAUX qui sévissent actuellement à tous les guichets de France et de Navarre  qualifieraient avec mépris  d’empiriques et de ringardes.

Henry Plotter manifesta toujours un grand respect à l’égard des plus humbles, des plus démunis et de la déontologie ce qui ne semble plus du tout être le cas aujourd’hui.

D’autres, qui se moquaient de cette déontologie comme de leur première erreur de caisse n’eurent pas la même pudeur et les mêmes scrupules, c’est ainsi que :

- Mme Eglantine LESTOURBIE nonagénaire sous tutelle fut la première du réseau d'agences à ouvrir (spontanément bien sûr !) sur les conseils avisés d’un collègue d’Henry le premier Livret d’Epargne Entreprises  ! (L.E.E) .

- Mlle Lucienne LESTAMPEE, S.D.F de son état, plus connue en banlieue sous le pseudonyme de LULU la SQUATTEUSE prorogea à onze reprises le P.E.L : (Plan d'Epargne Logement) qu’un guichetier particulièrement pugnace lui avait fait souscrire, établissant ainsi un record de fidélité viscérale qui n’est toujours pas battu.

- Messieurs BONGO Dieudonné, NWANGA Désiré et YSSOMBO Ménéné investirent « spontanément encore », avec le solide bon sens et la naïveté qui caractérisent le bon peuple africain, les vingt mille francs de la bourse d’études que leur octroyait généreusement le gouvernement gabonais au titre de l’année 1980, en obligations S.N.C.F.

- M. Ahmed ABOU titulaire de trois cartes bleues internationales (1) a figuré longtemps grâce à l’inconscience d'un petit chargé d’affaires besogneux, roublard et sans scrupules, en bonne position sur les tablettes de la BANQUE DE FRANCE pour des chèques sans provision.

Il aurait eu largement sa place, il faut le préciser également, dans le GUINNESS BOOK des records en raison du nombre impressionnant des retraits frauduleux qu’il effectua dans les premiers  DAB très peu  sécurisés qui furent mis en service.

Il fut, sans très bien sans rendre compte un pionnier de la fraude à la carte bancaire et de la YESCARD (2) en exploitant à l’insu de son plein gré les failles d’un système dont le G.I.E (3) Carte Bleue vante encore aujourd’hui avec un aplomb extraordinaire la fiabilité et l’infaillibilité.

(1) Ce qui à l’époque constituait un record scandaleux pour tout le monde sauf pour celui qui les avait placées : (3 cartes pour le même client) est aujourd’hui monnaie courante et les clients qui possèdent sans le savoir 3 ou 4 exemplaires de ces précieux sésame de plastique aux noms plus ou moins exotiques, pourraient créer sans problème s’ils pointaient un peu plus assidûment leur compte pour y déceler les cotisations abusivement prélevées, une amicale pléthorique des « baisés de la carte » qui ferait les choux gras de « 50 Millions de Consommateurs ».

(2) Célèbre fausse carte de Retrait qui a défrayé un temps la chronique.

(3) Groupement d'Intérêt Economique.

IN MEMORIAM

La BNP SAINT-ETIENNE aurait fait preuve d'un peu d'humanité et eût été bien inspirée en apposant en bonne place sur sa façade une plaque commémorative comparable à celles qui figurent sur tous les monuments aux morts de nos villes et villages.

Elle aurait pu y faire graver dans le marbre les noms de tous ses clients qui résistèrent farouchement des jours durant pour finalement rendre grâce et succomber sous les assauts répétés d’une poignée de guichetiers prescripteurs mobilisés lors des diverses campagnes (1) qui se succédèrent pendant une décennie.

Elle aurait pu faire preuve de reconnaissance et d'élégance en y adjoignant une épitaphe en lettres d’or à la gloire de toutes celles et tous ceux qui apposèrent de guerre lasse leur signature au bas de documents abscons et nébuleux  censés embellir leur quotidien tristounet.

En diffusant  lors de la fête du groupe (2) une allocution de repentance, pour demander pardon rétrospectivement à tous les nombreux clients qui virent impuissants, leurs petits capitaux durement amassés et thésaurisés, subir des mutations et des manipulations génétiques telles qu’il furent incapables de les reconnaître quelques semaines ou quelques années plus tard, tant il s’étaient étiolés et "petafinés" (3).

Ils inscrivirent malgré tout et c’est bien la seule chose qui comptait en haut lieu, leur nom en lettres d’or au Panthéon de l’épargne et permirent à la BNP d’asseoir sa position de Place (4).

Qu’ils en soient publiquement remerciés.

(1) Opérations ponctuelles de grande envergure à connotation guerrière visant à faire vendre par des exploitants qui font semblant de croire en leurs vertus, un certain nombre de produits d’épargne peu attractifs à des clients qui font semblant d’avoir réalisé l’affaire du siècle.

(2) Kermesse organisée par la direction où sous les lambris et sous l’effet du champagne qui coule à profusion : tout le monde il est beau et tout le monde il est gentil !

(3) Ratatiné en Gaga (Patois stéphanois)

(4) Hit Parade local des Banques.

N’en déplaise à certains qui font la fine bouche et renient aujourd’hui au nom d’une soi-disant immigration tentaculaire ceux qu’ils ont lâchement sollicités hier, il faut également souligner le rôle prépondérant qu’a joué sans rechigner la communauté maghrébine de la première génération.

Ses membres versèrent massivement, dans les années 80, leur écot dans les caisses rebondies et voraces de la B.N.P. Que ces capitaux aient été le produit de prestations familiales, de rentes, de salaires, d’allocations chômage ou de menus trafics, ils furent les bienvenus

Transgressant gaillardement les lois de l’Islam pur et dur qui interdisent à tout bon musulman de faire des profits spéculatifs, ils furent en quelque sorte à leur modeste niveau, des Zinzins (1) de banlieue pugnaces et omniprésents.

Un grand merci à quelques unes de ces grandes familles et dynasties maghrébines prises au hasard dans le who’s who de la BNP :

- Famille ZETOUMI : ( 12 CODEVI - 7 CSE - 5 PEL - 3 LEE)

- Famille HISMOUCHE : ( 8 PEL - 4 CODEVI - 2 LEE )

- Famille HITOUCHE et leur cousine par alliance : Zohra BENIOUIOUI : ( 5 LEP - 8 CSE - 6 PEL - 7 CODEVI et 80000 Francs d’obligations GAZ DE FRANCE ).

En vertu de quel consensus mou, politiquement correct faudrait-il aujourd'hui jeter un voile pudique fut-il islamique sur cette folle époque où l’on ne connaissait pas la crise ni Jerôme KERVIEL ni les usines à gaz du CAC 40 sensées générer des plus-values astronomiques. 

Puisque l’occasion nous est offerte, il faut également souligner que c'est grâce à ces familles nombreuses maghrébines qu'un certain nombre de commerciaux peu scrupuleux virent croître et embellir leurs commissions trimestrielles à l’occasion de la privatisation de la BNP.

Et un bulletin pour Mouloud et un pour Yacine et un pour Khadidja et un pour Ahmed et un pour Zohra et un pour Yasmina et un pour Aïchaet un pour Karim et un pour Mohamed sans oublier Fatima ! (2)

A première vue rien de répréhensible dans cette opération consistant à établir un bulletin de souscription pour chaque membre de la famille, on saisira toute la subtilité du procédé quand on saura qu’à l’époque chaque bulletin de souscription rapportait 15 francs quel que soit le nombre d'actions souscrites :

Pas besoin d’avoir fait Math Sup pour comprendre que 10 Bulletins de souscription d’une Action que multiplient 15 Francs de commissions par bulletin rapportent forcément dix fois plus qu’un seul bulletin de 10 Actions qui ne génèrera que 15 francs de commissions.

C'est ainsi que naquit la célèbre inéquation de BEZTOUT :  150 > 15

(1) Investisseurs Institutionnels.

(2) L'auteur réquisitionné en cette occasion pour la saisie des bulletins peut attester de la véracité de ces  petites "magouilles" entre amis.

Depuis,  cette inéquation qui est plus connue comme nous le disions plus haut, sous le nom de formule de BEZTOUT (1) a fait des adeptes, elle est toujours utilisée par quelques commerciaux plus vénaux que véreux, dès que les circonstances le permettent. 

(1) Nom de famille (authentique) d'une des premières victimes.

Bien avant l’avènement de ces petits tripatouillages mesquins, il y eut heureusement un  temps, béni par une génération d’exploitants normalement constitués, ce fut une époque mille fois regrettée depuis : les clientes avaient de la cuisse, des seins, des chutes de reins vertigineuses, du charme, du sex-appeal et bien d’autres trésors soigneusement emballés que tout guichetier normalement constitué subodorait au premier regard (ce qui constitue en soi une performance étonnante du point de vue des sens).

Aujourd’hui mon bon monsieur, elles ont du poids, du potentiel. On les segmente, on les barde d’étoiles, on tire d’elles, la substantifique moëlle (au sens BNP du terme), Plus question de les coucher, d’une plume tremblante, sur ST 288 (imprimé qui recueille commentaires et résultats d’une action d’exploitation) en un compte-rendu plus libidineux que financier.

Elles sont stockées dans  la BMG (Base Marketing Groupe) comme de vulgaires quartiers de viande le sont dans une chambre froide.

Pour mémoire, les conversations avec ces dames ne se résumaient pas comme aujourd’hui, à un dialogue ésotérique émaillé de taux, de pourcentages et de plus-values hypothétiques.

C’est sûr qu’au jour d’aujourd’hui il est hors de question de leur réciter en les dévisageant effrontément quelque sonnet galant improvisé pour l'occasion. Plus question de leur adresser par courrier sous le couvert d’une correspondance d’affaire, des déclarations voluptueuses et enflammées, on leur débite désormais des tirades verbeuses et insipides inspirées de « l’école des ventes » où il n’est question que de CAC 40, d’avoir fiscal et  de l'évolution des cours des SICAV monétaires.

Jadis, mon bon monsieur et je vous parle d’un temps que vous connaîtrez jamais malheureusement, on marivaudait à guichets fermés et sans relâche  !

On complimentait d’abord et avant tout les clientes, on les félicitait pour leur élégance, leur maintien, leur prestance et leur beauté.

Si d’aventure on décelait chez l’une d’elles, quelque résistance ou quelque blocage libidinal, on lui proposait pour ménager à la fois la déontologie, sa pudeur et ne pas être accusé de harcèlement sexuel, quelques babioles sans intérêt du rayon de l’Epargne.

(A SUIVRE)