OMAHA BEACH (14)
OMAHA BEACH
Comme un gisant de chair émergeant de la dune,
Pantelant, frémissant, frêle statue de brume,
Ton corps désincarné vacille, tournoie et roule
Puis s’enchâsse lentement au rythme de la houle.
Une douce lumière diaphane dégouline
Et se perd en méandre dans le lit des ravines
que creusent dans le sable, tes membres écartelés.
Dans son sang violine, le soleil s’est figé.
Un phasme tourbillonne dans un bruissement d’ailes
Et zèbre le ciel rose de touches d’aquarelle.
Les mouettes se rassemblent en plaintives cohortes
Pour sillonner la mer étale comme une eau forte.
Tes doigts tentaculaires sont autant de lichens
Qui lacèrent mes reins, me violentent et m’enchaînent.
Mon corps tétanisé, dans un spasme dérive,
De tes bras cellulaires vers une mort fictive.
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