SOUVENIRS D'ARCACHON (1)
SOUVENIRS D’ARCACHON
Le chenal balisé d’étranges et longues perches
S’éloigne en serpentant et part à la recherche
D’Arcachon qui se vautre dans un reste de brume :
Métropole de béton au royaume des lagunes.
La viande de l’homme blanc décongèle à feu doux
Et trône en ventres flasques congestionnés et mous.
La faune des banlieues brunit dans la pagaille
Sans se préoccuper des tendres épousailles
De deux mouettes qui s’ébattent sur un lit de varech
Sous les yeux d’un teuton débarqué d’Anderlecht.
La lolita berbère vêtue de peaux de jean.
Te sourit provocante en sirotant son gin.
Les boutres de pacotille, toutes voiles affalées,
Reposent sur le flanc, à demi ensablés.
Au bar de la marine, les skippers de fortune,
S’inventent des tempêtes à décrocher la hune.
Les sampans de plastique posent la quille en l’air,
Pour les polaroïds de pseudo reporters
Qui serviront les vues au cercle de famille,
En fondus enchaînés les soirs de nostalgie.
Comme des sédiments les touristes se déposent
En couches stratifiées, brunes blanches ou roses.
La vague vient mourir aux rives de la baïne
Pour renaître aussitôt en friselis de bruine.
Tu marches dans le sable brûlant des mirages,
Ta vie n’a qu’une issue, ton livre n’a qu’une page,
Ton bourbon est amer au soleil qui ruisselle
Et zèbre le ciel gris de rais intemporels.
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